Il était environ 14 h ce lundi 29 juillet 2019, un incendie accidentel détruit entièrement l’habitation du numéro 21 de la rue du Pressoir, une des plus anciennes du village. Avec ce bâtiment disparait une page d’histoire, cette maison a été sous l’ancien régime, le presbytère de la paroisse. Elle occupait un emplacement idéal, le desservant n’avait qu’à parcourir une vingtaine de mètres pour pénétrer dans son église.

François Corneille Robillard, curé au moment de la Révolution, n’a pas souhaité prêter serment à la Constitution, ce qui lui a coûté des années d’exil et la vente comme bien national de sa propriété. Le tout est acheté par Thomas Desfresnes, un membre du conseil municipal, c’est une bonne affaire pour ce commerçant. L’habitation a subi de gros travaux en 1780, construction de deux imposantes cheminées en pierre avec modification de la charpente, ainsi que la réfection du pavage, à cette époque la toiture est de paille.

Après avoir émigré pendant dix ans et avoir finalement prêté le serment de fidélité à la Constitution, Robillard est de retour dans son village. Mais, il ne peut pas récupérer sa maison qui a été vendue, il reçoit une somme de 100 francs annuel par la municipalité, pour se loger.

François Corneille Robillard restera le curé du village jusqu’à sa mort en 1822.

L’ancienne maison curiale a changé plusieurs fois de propriétaire.

Anecdote : au début des années 1960, les nouveaux acquéreurs, en creusant pour la construction d’une fosse, trouvent de nombreux ossements, les journalistes s’emparent de l’événement, c’est peut-être la découverte d’un site archéologique ? Et non, le précédent habitant des lieux était tout simplement le fossoyeur communal et transportait l’excédent des terres du cimetière chez lui pour combler des trous !! La commune a décidé d’acheter l’ensemble pour y aménager un parking. En 2022, exactement deux siècles après la disparition de Robillard, l’ancien presbytère est rasé.